Un été exceptionnel pour Brussels Airport
- Etienne De Nil
- 5 oct.
- 6 min de lecture
Tourisimaguide - Belgique
Edition spéciale
C’était annoncé : Brussels Airport a enregistré d’excellents chiffres de fréquentation cet été. Une saison réussie qui augure d’un bilan particulièrement faste pour 2025. Quant au futur, il s’annonce riche en changements et en innovations. Entretien avec Houda Draouil, Market development manager de l’aéroport.

Avec plus de 1.800 vols au départ chaque semaine et 180 destinations directes, Brussels Airport dispose d’un solide réseau de destinations. Où les classiques du soleil ont bien sûr la cote, surtout l’été : Espagne, Italie, Grèce, Turquie et Maroc arrivent en tête des destinations les plus prisées, suivies de près par le Portugal, la Tunisie, l’Égypte et la Croatie. Et l’été 2025 restera marqué d’une pierre blanche, avec des chiffres désormais officiels de 5 millions de passagers rien que sur les mois de juillet et août. « Cela représente 3% de plus que la même période l’an passé, pointe Houda Draouil. Rien que la journée du 28 juillet, qui fut au pic du chassé-croisé des vacanciers, a vu transiter plus de 92.000 passagers. Je tiens surtout à préciser que ces chiffres sont le résultat des efforts de toutes les équipes, des commerciaux aux bagagistes, qui ont tous vraiment assuré. »
Familles et binationaux

Espagne, Italie, Grèce sont les trois premières destinations au départ de Brussels Airport. Des destinations de vacances mais pas seulement. « Lorsqu’on analyse les catégories de passagers, ce sont les familles avec enfants mais aussi les binationaux qui retournent au pays tout au long de l’année qui tirent les chiffres vers le haut. A contrario, la clientèle corporate demeure à la traîne et c’est une tendance qui subsiste depuis la crise sanitaire. « Et on ne s’attend pas à ce qu’ils retrouvent les niveaux antérieurs, spécifie Houda Draouil. Les comportements de voyage ont changé, les voyageurs d’affaires se déplacent moins souvent mais plus loin et un peu plus longtemps
Marge de croissance

C’est une évidence, la croissance du trafic est à un moment ou l’autre limité par la taille des infrastructures de chaque aéroport. Mais à Brussels Airport, à la différence d’autres aéroports qui arrivent à saturation, il y a encore de la place. Houda Draouil : « En 2024, nous avons accueilli 23,6 millions de passagers mais notre capacité nous permettrait d’en accueillir 28 à 30 millions dans de bonnes conditions. »
La position de Brussels Airport est en réalité assez particulière, nous explique-t-elle. « C’est l’un des seuls en Europe à être si proche d’autres grands aéroports : nous faisons face à une concurrence régionale avec les aéroports belges de Charleroi, Liège, Ostende ou Anvers mais aussi avec les aéroports étrangers dans une zone de chalandise à moins de 90 minutes de nous, tels que ceux de Lille, Roissy CDG, Cologne, Eindhoven, Schiphol… C’est un contexte concurrentiel assez singulier, que l’on ne retrouve nulle part ailleurs en Europe. Mais là, notre grand avantage est donc que nous disposons encore d’une marge de croissance, contrairement aux grands aéroports qui nous entourent. »
Objectif zéro émission

Les voyages se doivent d’être toujours plus durables et moins émetteurs de CO2 et à Brussels Airport, non seulement on partage cette vision mais on s’active à brûler les étapes. « Nous travaillons sur des objectifs de durabilité ambitieux visant à arriver à zéro émission d’ici 2030, soit vingt ans avant l’échéance de 2050, souligne Houda Draouil. A cela ajoutent des obligations légales en termes d’émissions de CO2 et de bruit par exemple. Le déploiement de nouveaux types d’appareils moins gourmands en carburant est donc crucial. L’un des leviers d’action consiste à convaincre les compagnies de changer de modèles d’avions. La taxe sur les avions les plus bruyants est à ce titre 20 fois plus élevée. Nous sommes conscients que toutes les compagnies font face à des retards de livraison mais de notre côté, il est de notre devoir d’encourager à opérer au départ de Brussels Airport avec des appareils récents qui émettent peu et font le moins de bruit. Les récentes commandes de Brussels Airlines par exemple vont dans ce sens. En tout état de cause, ce type d’appareils -moins gourmands en carburant, de moindre capacité mais à long rayon d’action- devrait opérer sur des longs courriers, sans doute des destinations africaines. »
Nouvelles liaisons

La saison a également été marquée par le démarrage de nouvelles destinations, principalement long-courrier. « Nous avons été ravis d’accueillir à nouveau Cathay Pacific début août avec des vols directs sur Hong Kong. Une route qui avait été lancée une première fois juste avant la pandémie. Notons aussi la reprise des vols Delta sur Atlanta, un hub très important vers les Etats-Unis et l’Amérique latine ; et enfin la reprise des vols Thai Airways sur Bangkok qui renforce notre position vers l’Asie. Nous aimerions encore agrandir notre réseau vers les Etats-Unis, tant sur la côte Est que sur la côte Ouest. »
Pour une expérience fluide

Comme toute infrastructure de transport, Brussels Airport est amené à être fréquemment repensé et amélioré. Objectif : proposer encore une meilleure expérience aux voyageurs.
Face au constat que certains voyageurs sont très stressés en arrivant à l’aéroport, l’idée maîtresse vise à rendre leur parcours le plus rassurant possible : « cela passe par la signalisation, la présence de personnel pour renseigner, du marketing olfactif, l’amélioration de la luminosité, la qualité des boutiques… bref, faire en sorte que l’expérience soit la plus fluide possible car l’aéroport, c’est le début des vacances. Nous avons des équipes entièrement dédiées au bien-être des voyageurs. Nous développons donc sans cesse toute une stratégie pour améliorer la qualité du début du voyage des passagers. Les infrastructures sont un autre aspect que nous améliorons. Nous venons de rénover cet été l’entièreté d’une piste de 3200 mètres de longueur (soit une surface de 290.000 m2 au total !). De nouveaux commerces vont bientôt ouvrir leurs portes, les sanitaires vont être rénovés et nous allons bientôt proposer de nouveaux services aux passagers. Le doublement de la capacité du self bag drop (dépôt automatique des bagages) est opérationnel depuis cet été. Sachez aussi que des desks seront toujours mis à disposition de ceux qui le souhaitent. »
Hub 3.0

Les choses bougent décidément tellement qu’à plus long terme, c’est le visage entier de Brussels Airport qui devrait changer. Le « Hub 3.0 », c’est son nom, est un investissement massif qui vise à agrandir l’aéroport. Un projet impressionnant qui devrait pleinement démarrer à partir de l’an prochain et s’étendre jusqu’en 2032. « Dans un premier temps, nous déplacerons la zone drop off (dépose minute) pour permettre aux passagers de profiter d’une meilleure expérience en arrivant à l’aéroport. Une nouvelle ligne de tramway reliera directement Bruxelles à l’aéroport en passant par l’OTAN. Un nouvel hôtel 4 étoiles va ouvrir ses portes. Et enfin le Pier B, qui accueille les vols ‘non Schengen’, sera agrandi. Tout ceci permettra d’accueillir sereinement 30 millions de passagers. Tout en gardant notre convivialité : nous désirons en effet maintenir l’activité sous un seul toit et la regrouper sur un seul terminal. Cela implique des réflexions qui confinent parfois au casse-tête. Au départ d’un aéroport construit en 1958, les contraintes sont fortes et il faut être créatif pour finaliser un tel projet tout en gardant la même surface de terrain. » Notons encore que ce projet s’inscrit dans une vision de développement durable : intégration de technologies pérennes (panneaux solaires, pompes à chaleur, système d’infiltration des eaux de pluie...), utilisation de matériaux durables, lumière naturelle privilégiée...
Belgitude

S’agrandir oui, mais ne pas y perdre son âme. Houda Draouil : « nous aimons insister sur le fait que nous restons un aéroport à taille humaine et accueillant. C’est réellement très important pour de nombreux voyageurs. Nous nous démarquons aussi par cette touche de belgitude que l’on retrouve un peu partout dans les différents espaces, que ce soit dans les zones de jeux pour les enfants, dans les boutiques, dans l’offre de restauration, dans les lounges. Notre objectif, c’est que tous les voyageurs débutent leur déplacement de la meilleure des manières à Brussels Airport. On recense d’ailleurs ces dernières années un nombre croissant de voyageurs en provenance des Pays-Bas et du Nord de la France. Les raisons sont simples : l’accessibilité est idéale, en train ou en voiture par exemple. Ils sont à moins d’une heure de voiture de chez nous. Les saisons de vacances sont différentes d’un pays à l’autre et donc les prix sont parfois plus avantageux pour eux aussi. Et enfin, notre offre de destinations est différente et complémentaire. »
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