top of page

Et l’Europe, c’est pour quand ? Les corridors biométriques indonésiens ouvrent une nouvelle ère du voyage sans frontière

  • Etienne De Nil
  • il y a 33 minutes
  • 3 min de lecture

L’Indonésie vient de franchir une étape déterminante qui pourrait transformer en profondeur la manière dont les voyageurs internationaux traversent les frontières. Son Directorat Général de l’Immigration est devenu le premier au monde à déployer des corridors biométriques “on the move” à grande échelle, en partenariat avec Amadeus.Pour les professionnels du voyage, ce n’est pas une curiosité technologique : c’est un avant-goût des standards opérationnels que les passagers exigeront demain en Europe.


Une rupture technologique : l’immigration sans arrêt


Contrairement aux portiques biométriques classiques (eGates) qui nécessitent une pause, un scan et une interaction, les Seamless Corridors d’Amadeus permettent aux voyageurs de marcher en continu.Grâce à une reconnaissance faciale assistée par IA, l’identité est authentifiée en temps réel, sans présentation de passeport.


Pour le voyageur, cela signifie :

  • zéro arrêt

  • zéro contact

  • zéro document à présenter

  • un flux naturel comparable à un couloir d’embarquement


Pour les autorités et les exploitants aéroportuaires, cela ouvre de nouvelles perspectives en gestion des flux, sécurité et expérience client.


Des résultats déjà mesurés sur un cas d’usage extrême


L’Indonésie a procédé à un test à très forte intensité : la gestion des pèlerins du Hajj, un trafic extrêmement concentré.Chaque corridor biométrique a permis plus de 30 passages par minute, soit une capacité 10 fois supérieure aux eGates actuelles.Plus de 50 000 pèlerins ont été traités sans congestion.

Deux corridors sont opérationnels à Jakarta (Soekarno–Hatta) et un troisième à Surabaya (Juanda).Ils entrent dans le cadre du programme national All Indonesia, une refonte complète des processus de contrôle des voyageurs.


Inclusivité d’abord : un signal fort


Contrairement aux projets technologiques souvent déployés d’abord pour les passagers premium, l’Indonésie a ciblé les personnes âgées et à mobilité réduite.Objectif : fluidifier leur passage et réduire la pression sur les équipes au sol, plutôt que de multiplier les files prioritaires.

Pour les professionnels du secteur, ce choix est stratégique.L’innovation n’est pas un privilège, mais un levier d’accessibilité.Le gain opérationnel s’accompagne d’un gain social et de marque pour le pays.


Le rôle clé de l’écosystème


Le projet n’est pas un simple achat technologique.Amadeus a travaillé en partenariat étroit avec l’acteur local PT Sinergi Teknoglobal Perkasa, avec transfert de compétences et accompagnement.L’objectif est de créer une industrie souveraine de la gestion digitale des frontières, et non dépendre d’un fournisseur externe.


Implications pour le marché belge et européen


Pour les professionnels du voyage en Belgique — agences, tour-opérateurs, compagnies aériennes, gestionnaires aéroportuaires — cette avancée soulève trois enjeux majeurs.


1. L’expérience passager

La Belgique est déjà confrontée aux pics saisonniers, au retour massif du trafic post-pandémie et à une diversification des profils voyageurs.Les Seamless Corridors offrent une solution scalable qui réduit la friction à l’arrivée et améliore la satisfaction globale.


2. La compétitivité aéroportuaire

Brussels Airport et Charleroi se positionnent comme hubs européens.Dans un contexte où les hubs du Moyen-Orient, de l’Asie et des Amériques investissent massivement dans l’automatisation, l’Europe ne peut plus se contenter d’eGates traditionnelles.


3. L’interopérabilité avec les nouvelles identités digitales

La technologie est compatible avec les futurs Digital Travel Credentials (DTC) soutenus par l’OACI.Demain, un voyageur belge pourrait partager ses données biométriques et documentaires avant le départ, et traverser la frontière sans rien présenter.


Ce qui freine l’Europe aujourd’hui

L’Union européenne dispose de contraintes plus lourdes que l’Indonésie.


  • Cadre RGPD : protection forte des données biométriques

  • Entry/Exit System (EES) : obligation de capture initiale d’empreintes

  • Multiplicité des souverainetés : chaque État membre garde son contrôle frontière

  • Infrastructures hétérogènes : intégrations coûteuses et longues


Cela ne rend pas impossible le modèle indonésien — cela rend nécessaire une cohérence politique et industrielle.


Conclusion : ce n’est pas une question de technologie, mais de volonté


L’Indonésie a déjà acté cette transformation.L’Europe observe. Les voyageurs, eux, comparent.

Pour les acteurs belges du voyage :Il ne s’agit plus de savoir si cette technologie arrivera, mais qui la déploiera le premier.Le premier hub européen à basculer vers la biométrie en mouvement redéfinira la norme.


Merci à Amadeus


ETIENNE



Commentaires


bottom of page