Ryanair réduit la voilure en Belgique : quand la fiscalité redessine l’offre aérienne
- Etienne De Nil
- il y a 54 minutes
- 2 min de lecture
Ryanair a annoncé une réduction significative de sa capacité en Belgique, avec moins de vols, moins de sièges et le retrait de plusieurs appareils au départ de Charleroi-Bruxelles-Sud et de Bruxelles-Zaventem. Selon la compagnie, ces ajustements représentent environ 20 à 25 % de capacité en moins sur certaines périodes et concernent près d’un million de sièges sur une saison. Ryanair attribue cette décision aux nouvelles taxes aériennes belges, récemment décidées ou envisagées.
Des décisions fiscales au cœur du débat
Deux éléments sont mis en avant par Ryanair. D’une part, la hausse de la taxe aérienne fédérale, qui ferait passer la contribution à environ 10 € par passager selon la distance du vol. Pour une compagnie dont le prix moyen du billet est souvent inférieur à 50 € aller simple , selon la destination, l’impact est jugé significatif.
D’autre part, à Charleroi, une taxe communale supplémentaire de l’ordre de 3 € par passager est évoquée. Cumulée à la taxe fédérale, cette mesure représenterait jusqu’à 13 € de fiscalité par passager, un niveau que Ryanair estime pénalisant pour un aéroport historiquement positionné sur le low-cost.
La compagnie indique également le retrait d’environ cinq avions basés à Charleroi, soit un investissement estimé à plusieurs centaines de millions de dollars, avec un effet direct sur la capacité, l’emploi indirect et l’ouverture de nouvelles lignes.
Chantage ou stratégie économique ?
D’un point de vue juridique, il ne s’agit pas de chantage. Ryanair annonce des arbitrages commerciaux fondés sur l’évolution de ses coûts d’exploitation. En revanche, cette communication s’inscrit dans une stratégie de pression économique et politique assumée, courante dans le secteur aérien, où les compagnies conditionnent leurs investissements à l’environnement fiscal et réglementaire.
Il s’agit donc d’un bras de fer stratégique entre un acteur privé majeur et les pouvoirs publics, plutôt que d’une démarche illégale.
Conséquences pour les professionnels du voyage
Pour les agences de voyages et tour-opérateurs, la réduction de capacité signifie :
moins de fréquences et de destinations Ryanair sur certains marchés,
un risque de tension sur les prix, notamment en haute saison,
la nécessité de diversifier l’offre aérienne, via d’autres compagnies ou aéroports régionaux et frontaliers.
Pour les aéroports et le secteur touristique, l’enjeu dépasse le court terme : connectivité, volumes de visiteurs, retombées économiques locales et positionnement concurrentiel de la Belgique face aux pays voisins.
En résumé
Avec jusqu’à un million de sièges en moins, plusieurs routes supprimées et des appareils retirés, la décision de Ryanair illustre l’impact direct des choix fiscaux sur l’offre aérienne. Elle pose une question centrale pour le secteur : comment concilier objectifs budgétaires et environnementaux avec la compétitivité et l’accessibilité du transport aérien en Belgique.
ETIENNE
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