Ryanair : le faux low-cost qui ouvre le ciel belge à ses concurrents
- Etienne De Nil
- 7 sept.
- 2 min de lecture
Un géant… mais pas un partenaire
Ryanair reste le numéro un en parts de sièges en Belgique, surtout à Charleroi (CRL) et dans une moindre mesure à Bruxelles (BRU). Son réseau dense lui donne encore une position incontournable pour le client final.
Mais du côté des agences de voyages, la réalité est tout autre :
Ryanair n’a jamais développé de relation partenariale avec la distribution classique.
La compagnie privilégie le canal direct (site/app), allant jusqu’à mettre en place des mesures dissuasives contre la vente via GDS ou intermédiaires.
Les tentatives des agences de vendre du Ryanair passent souvent par des circuits complexes, sans remise commerciale ni soutien après-vente.
Résultat : pour les pros, Ryanair est davantage un concurrent numérique qu’un fournisseur.
L’exemple espagnol : un avertissement
En Espagne, la hausse de 6,5 % des redevances aéroportuaires (mars 2026) a déclenché une riposte brutale de Ryanair :
Retrait d’un million de sièges pour l’hiver 2025/26.
Fermeture de routes régionales (Galice, Canaries).
Menaces de transférer les avions vers d’autres marchés.
Cette stratégie illustre bien l’ADN Ryanair : pression maximale sur les autorités, même si cela pénalise passagers et distributeurs. Pour les agences belges, c’est un signal d’alerte : la compagnie peut réduire ses capacités locales du jour au lendemain si les conditions fiscales ne lui conviennent pas.
Les faiblesses d’un modèle figé
Expérience client punitive : bagages, sièges, embarquement prioritaire → tout est payant.
Absence de transparence réelle : prix d’appel attractif, mais addition finale souvent plus chère que chez les concurrents.
Zéro partenariat agences : pas de commission, pas de support, pas de visibilité fiable dans les systèmes de réservation.
Dépendance aux bras de fer politiques : après l’Espagne, la Belgique pourrait être exposée en cas de hausse supplémentaire de la taxe d’embarquement.
Risque réputationnel : la perception d’un « faux low-cost » s’ancre dans l’opinion publique.
Une opportunité pour les autres compagnies
TUI fly Belgium : alternative naturelle pour les agences, avec un produit clair et packagé, et une rémunération plus favorable.
Brussels Airlines : repositionnement européen, attractif pour les city-breaks et le corporate light.
Transavia, Vueling, easyJet : low-costs plus ouverts à la distribution, avec une politique bagages souvent plus lisible.
Hubs voisins (Lille, Eindhoven, Luxembourg) : options à proposer pour contourner les rigidités Ryanair.
Pour les professionnels belges
Ne pas dépendre de Ryanair : construire vos packages avec des transporteurs partenaires.
Mettre en avant la valeur ajoutée agence : accompagnement, bagage inclus, transparence du prix final.
Anticiper la rareté sur l’Espagne (Canaries, Galice) après les coupes Ryanair : sécuriser tôt vos allotements avec d’autres compagnies.
Positionner Ryanair en dernier recours : utile pour des clients très sensibles au prix, mais non stratégique pour une offre qualitative.
Conclusion
Ryanair n’a jamais été et ne sera probablement jamais un partenaire des agences. Son modèle est celui du contact direct, quitte à déstabiliser les marchés entiers (comme en Espagne) et à imposer une expérience client rigide.
C’est une faiblesse… mais aussi une opportunité pour la distribution belge : valoriser les concurrents qui travaillent avec les agences, et démontrer aux clients que le « vrai low-cost » n’est pas toujours là où on le croit.
ETIENNE
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