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Aéroports belges : qui gagne vraiment de l’altitude économique ?

  • Etienne De Nil
  • il y a 5 jours
  • 2 min de lecture

Le ciel belge n’est pas uniforme. Entre un Zaventem sur orbite rentable, un Charleroi low-cost efficace, un Liège cargo en pleine ascension et des aéroports régionaux sous tension, la rentabilité ne plane pas au même niveau.


Brussels Airport : le hub qui carbure à la performance


2024 a été une année record :

23,6 millions de passagers 784 millions € de chiffre d’affaires +90 millions € de bénéfice net

Zaventem confirme son statut de moteur national grâce à une stratégie claire :diversification (fret, retail, immobilier), efficacité opérationnelle et un plan d’investissement de 500 M€ d’ici 2032.Brussels Airport reste le pilier solide et rentable du ciel belge.


Charleroi : le low-cost qui reste rentable… sous condition


Avec plus de 10 millions de passagers et un bénéfice net autour de 15 à 20 M€,Charleroi (BSCA) reste la success story populaire du low-cost.Ryanair, TUI fly et Wizz Air remplissent les avions — et les caisses.

Mais la dépendance à ces compagnies reste un risque majeur.Le défi : diversifier le modèle (services, fret léger, partenariats).Le low-cost rapporte, mais il faut rester agile.


Liège Airport : la force tranquille du cargo


Le fret, c’est son ciel.Avec 1 million de tonnes transportées en 2024 et plus de 14 millions € de bénéfice,Liège Airport s’impose comme l’un des hubs logistiques les plus performants d’Europe.

DHL, Alibaba et FedEx en ont fait leur base européenne.Un investissement de 500 M€ est en cours pour agrandir les zones logistiques et digitaliser les flux.Le cargo, ici, est synonyme de croissance durable et résiliente.


Anvers : sous assistance respiratoire


C’est le revers du décor.L’aéroport d’Anvers n’a accueilli que 208 000 passagers en 2024 — environ 570 par jour.Résultat : –658 000 € de pertes, des capitaux propres négatifs et plus de la moitié des revenus issus de subsides publics.Chaque passager coûte 65 € au contribuable flamand.

Avec près de 10 M€ de dettes, le modèle est structurellement non viable.Sans reconversion vers l’aviation d’affaires ou mutualisation régionale, la survie de l’aéroport semble compromise.


Ostende : l’équilibre fragile du mix tourisme–cargo


386 000 passagers, 33 000 tonnes de fret : des chiffres honorables,mais plus de 11 M€ de subsides publics pour 19 M€ de budget.

Ostende joue un rôle régional utile —mais sa rentabilité dépend encore des aides et de la stabilité de ses opérateurs saisonniers.L’avenir passera par la diversification du cargo et des activités logistiques.


En conclusion : un ciel belge à deux vitesses


  • Brussels Airport : rentable, solide, tourné vers l’avenir.

  • Liège Airport : performant, spécialisé, moteur du fret.

  • Charleroi : agile et profitable, mais dépendant.

  • Ostende et Anvers : utiles régionalement, mais structurellement déficitaires.

Le futur se jouera autour de trois axes :

Durabilité – neutralité carbone et énergies propresDigitalisation – automatisation, data et efficacitéDiversification – revenus non aériens, logistique, services


En résumé : seuls les aéroports belges capables de combiner volume, spécialisation et innovation continueront à voler haut.


ETIENNE

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