Airbnb diversifie ses services : une menace pour les agences de voyage belges ?
- Etienne De Nil
- 18 mai
- 2 min de lecture
En 2025, Airbnb accélère sa mue. Loin de se cantonner à la simple location de logements, la plateforme s’attaque désormais au marché des services touristiques : chefs privés, coachs sportifs, massages à domicile, mais aussi excursions et visites patrimoniales. Cette diversification, déjà visible à Bruxelles et Anvers, soulève une question cruciale : quel sera l’impact sur les agences de voyage traditionnelles en Belgique ?
Une concurrence sur les "à-côtés" des voyages
Jusqu’ici, les agences belges conservaient une part significative du marché, captant environ 7,1 milliards d’euros sur les dépenses touristiques annuelles. Si les clients réservent de plus en plus en ligne, beaucoup continuent de faire appel aux agences pour organiser des séjours complexes, obtenir des conseils, ou ajouter des services annexes (transferts, excursions, activités).
C’est précisément sur ces services « à forte marge » qu’Airbnb veut frapper fort. En permettant aux voyageurs de réserver directement des expériences locales ou des prestations sur mesure via son application, la plateforme capte une partie des revenus qui revenaient historiquement aux agences.
Un manque à gagner estimé entre 3 et 72 millions d’euros
Selon différents scénarios, l’impact économique sur les agences belges pourrait se traduire par un manque à gagner allant de 3 à 72 millions d’euros d’ici 2027. Cela représente jusqu’à 1 % de leur chiffre d’affaires global. Cependant, en matière de marge brute, la pression sera plus forte : la perte de ces services annexes pourrait éroder jusqu’à 10 % des profits des agences les plus exposées.
Les petites agences spécialisées dans les city-trips ou les excursions de courte durée seront les premières concernées. Pour elles, la capacité d’Airbnb à proposer une offre intégrée et personnalisée constitue une vraie menace.
Une opportunité déguisée ?
Face à ce défi, les agences belges ont plusieurs cartes à jouer : se recentrer sur les voyages complexes (groupes, MICE, séjours haut de gamme), intégrer elles-mêmes des services de type « Airbnb Experiences », ou renforcer leur valeur ajoutée en matière de conseils et d’accompagnement.
Par ailleurs, l’accent mis par Airbnb sur le tourisme rural et patrimonial pourrait aussi servir les agences capables de construire des offres durables, combinant transport doux et hébergements de charme.
Conclusion : pas de tsunami, mais une vraie mise à l’épreuve
La stratégie de diversification d’Airbnb ne va pas bouleverser l’industrie touristique belge du jour au lendemain. Mais elle impose aux agences de voyage une adaptation rapide pour conserver leur pertinence face à des clients de plus en plus autonomes et friands d’expériences locales.
Le danger n’est pas tant dans le volume perdu que dans la fragilisation des marges. Pour survivre, les agences belges devront se repositionner sur ce qu’Airbnb ne sait pas (encore) faire : le conseil humain, la sérénité, et le sur-mesure.
Etienne
Commenti