Air Europa en chute libre ? Lufthansa s’en va, Turkish Airlines hésite… Et si la compagnie disparaissait ?
- Etienne De Nil
- 10 août
- 2 min de lecture
L’unique candidat reste-t-il encore longtemps ? Que cache le silence d’IAG ? Qui sauvera Air Europa… et à quel prix pour le marché ?
L’information est tombée comme un couperet cet été : Lufthansa abandonne officiellement les négociations pour investir dans Air Europa, tout comme Air France-KLM quelques jours plus tôt. Le seul acteur encore en lice est Turkish Airlines, mais le dossier reste flou, incertain, et potentiellement explosif.
Pour les professionnels du tourisme belge, notamment les agences vendant des vols vers l’Amérique latine via Madrid, l’avenir d’Air Europa est devenu une source d’inquiétude.
Une compagnie encore fréquentée… mais fragilisée
Depuis plusieurs années, Air Europa propose des tarifs attractifs et une alternative viable à Iberia et Air France pour les connexions vers l’Amérique du Sud (notamment le Brésil, la Colombie, le Pérou, la République dominicaine...). La compagnie a su conserver une certaine visibilité en Belgique, via ses départs de Bruxelles, Amsterdam ou Paris avec connexion à Madrid.
Mais en coulisses, la situation financière est instable : un prêt COVID de 475 millions d’euros à taux élevé, une perte de parts de marché, et l’absence de partenaire stratégique solide.
Turkish Airlines : dernier rempart ou mirage diplomatique ?
Turkish Airlines a confirmé préparer une offre contraignante. Ce serait un tournant historique : une grande compagnie non-UE prenant pied dans le ciel espagnol. Mais des incertitudes demeurent :
Globalia (maison mère d’Air Europa) refuse de céder la majorité du capital
L’UE pourrait bloquer l'opération sur des critères de souveraineté et de concurrence
Aucun calendrier ni plan de redressement clair n’a encore été annoncé
Et les agences de voyages belges dans tout ça ?
Que se passera-t-il pour les passagers belges en cas d’annulation de vols ?Les plateformes B2B devront-elles bloquer la vente Air Europa à moyen terme ?Faut-il déjà commencer à rediriger les clients vers Iberia ou TAP ?
Pour l’instant, les vols continuent. Mais sans injection de capital rapide, le risque d’un désengagement progressif ou d’une restructuration brutale existe réellement. Cela poserait des problèmes opérationnels aux agences, aux TO et aux voyageurs d'affaires belges ayant des engagements long-courriers.
Le silence d’IAG et le spectre d’un plan B
IAG (groupe Iberia, British Airways, Vueling) détient 20 % d’Air Europa, mais ne peut aller plus loin pour des raisons de concurrence. Si Turkish Airlines abandonne aussi, un scénario devient possible : restructuration de la compagnie avec intervention partielle de l’État espagnol, ou pire, cessation d’activités à horizon 2026.
À surveiller de très près
Professionnels belges du tourisme, restez vigilants :
Vérifiez les conditions de remboursement avec les consolidateurs Préparez des alternatives de reroutage vers les destinations Amérique Latine Suivez les annonces de Turkish Airlines et du gouvernement espagnol dans les semaines à venir
Et si Air Europa cessait d’exister… qui comblera le vide ?
Un effondrement laisserait un vide stratégique sur le marché ibérique et transatlantique, et redessinerait les équilibres en Europe du Sud. Pour l’instant, rien n’est joué… mais le compte à rebours est enclenché.
ETIENNE
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