Grève du 25 Juin : Le Secteur du Tourisme Belge à Nouveau à l’Arrêt
- Etienne De Nil
- il y a 6 jours
- 3 min de lecture
Le mercredi 25 juin 2025 s’annonce comme une nouvelle journée noire pour le secteur du tourisme en Belgique. Une grève générale, menée par plusieurs syndicats, entraînera notamment la fermeture de Brussels Airport, point névralgique du trafic aérien national. Pour les professionnels du voyage, cette énième mobilisation risque de porter un coup sévère à une saison estivale déjà sous tension.
Aéroport à l’Arrêt : 75 000 Passagers Bloqués
Brussels Airport a confirmé qu’aucun vol passager ne décollera le 25 juin, et que de fortes perturbations sont à prévoir sur les vols à l’arrivée. Environ 75 000 voyageurs sont concernés, autant de clients potentiels perdus pour les compagnies aériennes, les agences de voyage, les hôtels et les prestataires de services touristiques.
Impact Économique : Jusqu’à 100 Millions d’Euros de Pertes
Depuis janvier 2025, quatre journées de grève ont déjà paralysé le secteur aérien belge, touchant près de 180 000 passagers et générant un préjudice économique estimé à plus de 100 millions d’euros.
Pour la seule grève du 25 juin :
4 millions d’euros de pertes supplémentaires sont anticipés.
En avril, Brussels Airlines a déjà estimé ses pertes à 8 millions d’euros.
Le secteur des agences et prestataires a chiffré les pertes à 22,5 millions d’euros sur la dernière grève.
Et autres effets secondaires.
Effets en Cascade sur le Tourisme
La grève dépasse le cadre du transport aérien. C’est toute la chaîne touristique qui en subit les conséquences :
Annulations de séjours et de circuits en dernière minute.
Réduction des nuitées hôtelières dans les villes les plus visitées.
Chute du tourisme d’affaires à Bruxelles.
Perturbation du fret aérien impactant les PME exportatrices.
Selon la VVR (Association des agences de voyages flamandes), certaines entreprises risquent des difficultés de trésorerie et des infractions à leurs obligations légales.
Risques à Long Terme : Réputation et Fréquentation en Danger
Alors que la haute saison touristique approche, les syndicats évoquent déjà de nouvelles mobilisations potentielles en juillet, août et septembre. Le risque d’un blocage prolongé inquiète les professionnels :
Une réputation dégradée pour la Belgique en tant que destination touristique.
Une fuite des voyageurs internationaux vers des hubs plus fiables (Amsterdam, Paris, Francfort).
Une perte de confiance chez les acteurs internationaux (tour-opérateurs, organisateurs de congrès, investisseurs).
L’État peut-il réquisitionner pour maintenir l’aéroport ouvert ?
Face à l’ampleur des perturbations, certains acteurs s’interrogent sur une possible intervention de l’État fédéral pour maintenir Brussels Airport en activité.
En théorie, le gouvernement peut recourir à des réquisitions ou imposer des services minimums, mais uniquement dans des cas extrêmes d’intérêt public vital : sécurité, santé ou ordre public. Cela concerne surtout les services critiques comme la sécurité aérienne (ex. : tour de contrôle, pompiers, police aéroportuaire).
Cependant, le personnel de Brussels Airport n’étant pas sous autorité directe de l’État, et la société étant privée, les marges d’action du gouvernement sont limitées. Une réquisition générale serait légalement délicate et politiquement risquée, car elle pourrait être perçue comme une remise en cause du droit de grève, fortement protégé en Belgique.
En résumé : une intervention ciblée de l’État est techniquement possible mais juridiquement sensible et rarement utilisée dans le secteur aérien civil.
Conclusion : Un Appel au Dialogue Social Constructif
Le secteur touristique belge, encore convalescent après la crise sanitaire, appelle à un dialogue urgent et responsable entre les partenaires sociaux. À l’approche de la haute saison, chaque journée de grève coûte cher, non seulement en chiffres, mais aussi en image, en confiance et en résilience sectorielle.
ETIENNE
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