Belgique : L’Art de Taxer Après Coup – Quand la Boarding Tax Atterrit sur Vos Billets Déjà Payés
- Etienne De Nil
- il y a 1 jour
- 2 min de lecture
Bienvenue en Belgique, ce laboratoire surréaliste où la fiscalité semble parfois écrite par des scénaristes de théâtre d’absurde. Dernier acte en date : la “boarding tax”, une taxe d’embarquement revue et corrigée pour atteindre 5 € sur les vols intra-européens de plus de 500 km… y compris ceux réservés avant son entrée en vigueur.
Brussels Airlines, pourtant en convalescence post-Covid , doit aujourd’hui encaisser une facture d’un million d’euros pour des billets vendus en toute légalité, bien avant que le gouvernement ne sorte cette trouvaille fiscale de son chapeau. Résultat : une provision d’urgence, un été plombé, et une concurrence qui jubile.
Une taxe rétroactive : l’art de punir après service
Imaginez : vous achetez un billet en mars pour partir en juillet. En avril, une nouvelle taxe est imaginée. En mai, elle est votée. Et en juillet, elle vous est appliquée… mais uniquement du côté de la compagnie aérienne. Le passager, lui, ne verra rien sur son ticket. Le transporteur, en revanche, doit avaler la pilule.
C’est un peu comme si un restaurateur recevait une facture de TVA surprise sur des menus déjà servis… et digérés.
Taxe écologique ou cache-misère budgétaire ?
Officiellement, la boarding tax vise à encourager le train pour les courts trajets. L’intention semble louable. Dans les faits, c’est une autre chanson.
Les vols de moins de 500 km sont déjà surtaxés à 10 € ;
Les vols long-courriers, pourtant les plus polluants, ne sont pas concernés par cette hausse ;
Et les passagers déjà enregistrés… ne sont pas épargnés.
La conclusion est limpide : cette taxe ne change rien aux habitudes de vol, elle incite simplement à éviter Bruxelles comme aéroport de départ.
Une spécialité belge : se tirer dans l’aile
Le gouvernement fédéral, sous pression de Bart De Wever, cherche à rebalancer les efforts fiscaux entre Régions. Résultat : on frappe Brussels Airlines en pleine montée en régime, tout en épargnant les low-costs établis à Charleroi ou les géants comme Lufthansa.
Pendant ce temps, Ryanair, Transavia ou même les aéroports frontaliers (Lille, Eindhoven, Cologne) attirent les voyageurs en quête d’un vol plus… rationnellement taxé. Bravo pour l’attractivité économique.
Et après ? Une taxe sur la poignée de valise ?
À ce rythme, tout devient envisageable : une redevance sur les valises restées trop longtemps sur le tapis roulant ? Un prélèvement sur les minutes passées dans la file de contrôle ? Tout sauf toucher à la voiture, toujours reine des politiques molles.
Conclusion : Taxer l’avion, oui. Le faire à l’aveugle, non.
Ce n’est pas la taxation du transport aérien qui choque. C’est la méthode, improvisée, rétroactive, injuste, qui transforme une mesure soi-disant verte en sanction budgétaire déguisée. Et comme souvent en Belgique, ce sont nos propres compagnies qui dégustent.
En attendant la prochaine idée lumineuse, préparez-vous : l'été sera chaud… et surtaxé.
ETIENNE
Comments