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Air France-KLM et Lufthansa montent au front contre le Qatar : le ciel européen sous tension

  • Etienne De Nil
  • 2 nov.
  • 3 min de lecture

Les deux plus grands groupes aériens européens, Air France-KLM et le groupe Lufthansa, ont lancé une offensive commune contre ce qu’ils considèrent comme une distorsion de concurrence dans le ciel européen. Au cœur du différend : l’accord aérien entre l’Union européenne et le Qatar, qui permet à Qatar Airways d’opérer librement vers de nombreuses villes européennes sans être soumise aux mêmes obligations réglementaires que les compagnies de l’UE.


Des règles différentes, un marché déséquilibré


Les transporteurs européens pointent du doigt un désavantage structurel.Alors qu’ils doivent respecter des exigences environnementales strictes – comme l’utilisation croissante de carburants durables (SAF) dans le cadre du règlement ReFuelEU Aviation –, les compagnies du Golfe n’y sont tenues que sur les vols au départ de l’Europe.De plus, les compagnies européennes participent au marché du carbone (ETS) et publient des comptes détaillés soumis aux règles d’aides d’État, contrairement à leurs concurrentes du Golfe, souvent soutenues par leurs gouvernements.


Une demande de “réciprocité”


Les dirigeants d’Air France-KLM et de Lufthansa appellent Bruxelles à réviser l’accord UE-Qatar, voire à en suspendre certaines dispositions.Leur objectif : instaurer une “neutralité compétitive”, où tous les acteurs – européens ou non – seraient soumis aux mêmes contraintes environnementales, sociales et financières.Lufthansa parle d’un accord “radicalement inégal”, tandis qu’Air France-KLM insiste sur la nécessité d’une concurrence “équitable et durable”.


Un enjeu direct pour le marché belge


Pour le secteur du voyage en Belgique, cette bataille n’est pas théorique.Le pays est directement concerné via Brussels Airlines, membre du groupe Lufthansa, et par la proximité des grands hubs européens – Paris-CDG et Amsterdam-Schiphol – utilisés par de nombreux voyageurs belges.


Les liaisons long-courrier vers l’Asie, l’Afrique et l’Océanie sont les plus exposées :

  • Qatar Airways, Emirates ou Etihad proposent des tarifs souvent inférieurs grâce à leurs hubs du Golfe (Doha, Dubaï, Abu Dhabi), optimisés pour les correspondances.

  • Les groupes européens peinent à rivaliser sur le plan des coûts et redoutent un transfert progressif du trafic de correspondance hors d’Europe.


Des répercussions possibles pour les agences et TMC belges


Les professionnels belges du voyage pourraient voir :

  • une évolution tarifaire sur certaines routes long-courrier,

  • une redistribution des flux entre hubs européens et du Golfe,

  • une pression accrue sur les marges dans le segment affaires et ONG, notamment vers l’Afrique, fief historique de Brussels Airlines.


Ce débat intervient aussi dans un contexte de transition durable du transport aérien, où la question du coût environnemental et du “juste prix” du billet d’avion devient stratégique.


Une question de souveraineté européenne


Derrière le dossier économique se cache un enjeu politique plus large :les compagnies européennes plaident pour une souveraineté aérienne européenne – autrement dit, la capacité du continent à maintenir un réseau long-courrier compétitif face aux puissances du Golfe et d’Asie.

Pour les agences belges, tour-opérateurs et travel managers, l’enjeu est double :

  • Informer leurs clients sur ces dynamiques qui influencent les prix et les choix de routes.

  • Anticiper les impacts possibles sur l’offre long-courrier au départ ou via la Belgique.


En résumé


L’offensive d’Air France-KLM et de Lufthansa contre l’accord UE-Qatar ouvre un débat de fond sur l’avenir du transport aérien européen :même ciel, mêmes règles ?Pour les professionnels belges du voyage, cette question n’est pas seulement institutionnelle : elle conditionne directement l’équilibre tarifaire, la compétitivité des hubs européens et l’accès du public belge au monde long-courrier.


ETIENNE

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